Jouer avec un enfant est l’une des activités les plus utiles car c’est un moyen naturel pour les enfants d’acquérir de nouvelles compétences. Les activités peuvent améliorer les habiletés motrices chez les Angelman.
Aider aux apprentissages en tant que parent demande une grande vigilance, mais c’est aussi accepter les maladresses et toujours garder à l’esprit que :
Les parents ne se transforment pas en rééducateurs, ils restent les parents, et le temps passé en famille reste un temps de plaisir, d’échange, le temps du « vivre en famille » : on utilise différemment le jeu mais on ne fait pas travailler son enfant. Il d’agit avant tout de moments des détentes où l’affectif est également très important.
(Nb : On n’est pas dans le cas où il y a une défaillance du système éducatif et que les parents décident de pallier à cette carence).
On fait bien attention de ne pas mettre son enfant en situation d’échec, ce qui suppose que l’on a su repérer les compétences et les limites de son enfant et qu’on ne lui propose que des activités qu’il est capable de réussir :
Les clubs pour jeunes enfants (équilibre, trampoline, piscine…) sont des lieux de stimulations psychomotrices, socialisation, jeux moteurs, d’épanouissement pour tous les enfants dès leur plus jeune âge en présence des parents.
Mais la cuisine est aussi un lieu propice à toutes les stimulations psychomotrices au moment de la préparation du repas, tout comme la salle de bain au moment de la toilette, les trajets en voiture, mais aussi à la boulangerie, au supermarché, au jardin, au bac à sable, à la plage, chez le dentiste, au marché, dans un escalier, un escalator …
Bien sûr, n’oublions pas les comptines à gestes qui captent la curiosité et l’attention auditives dans une activité qui sollicite le langage corporel, gestuel, certains Angelman arrivent à reproduire des gestes simples, imiter des sons.
Rien ne vaut le récit par les parents de l’album de photos depuis sa naissance, l’enfant en général ne se lasse pas de ce récit, raconté comme une histoire qui est la sienne. On y ajoute au fur et à mesure les moments de vie qu’il a appréciés avec les amis et la famille.
Dès que l’enfant arrive à exprimer un goût pour une activité particulière (bricolage, cuisine, jeu…) il semble indispensable de s’appuyer sur ce goût, de s’en servir comme outil d’expression, de valorisation, d’autonomie, de stimulation psychomotrice. L’enfant va à la fois gagner en autonomie, fierté de faire et prise de confiance en soi.
On peut aussi utiliser ces moments pour apprendre à l’enfant à se repérer dans le temps : d’une façon générale, l’enfant a besoin qu’on lui explique, qu’on lui rappelle avant ce qui va se passer après (ce qui va aussi permettre à l’enfant de mieux savoir attendre, et réduire ces moments difficiles à gérer).
Annexe 1 – Jeux décrits dans le SA, à tout âge (et même chez les adultes en trouvant des supports adaptés) : Lancer et/ou recevoir un ballon
- Lancer et/ou recevoir un ballon, jouer aux boules,
- Taper sur un ballon avec le pied,
- Lotos, Memory, Puzzle, jeux de société,
- Tricycle, vélo, patinette,
- Empiler des cubes ou objets,
- Enfiler des perles,
- Jouer au légo, emboiter,
- Faire de la balançoire, du trampoline (avec harnais si nécessaire),
- Pâte à modeler,
- Chansons et comptines, jeux de doigts,
- Peinture au doigt,
- Gribouillage, Coloriage, dessin et écriture mots simples,
- Découpage de feuilles de papier, coller,
- Regarder de catalogues ou livres, et pointer,
- Jouer d’un instrument de musique,
- Nager et jeux d’eau,
- Pêche aux canards ou aux poissons,
- iPad.
Annexe 2 – Participer aux activités quotidiennes :
Aider à préparer le repas, mettre le couvert (avec un set de table adapté), débarrasser, remplir le lave vaisselle,
Utiliser des appareils électriques (batteur, cafetière électrique, micro onde, …),
Participer à la toilette,
Mettre le linge au sale, trier le linge, ranger dans les placards,
Petit bricolage.
Quelques activités en détail :
Annexe 3 – La « cuisine » est un lieu propice à toutes les stimulations psychomotrices :
– mettre le couvert (organisation de l’espace, orientation spatiale…) le couteau à droite de l’assiette, la fourchette à gauche… l’enfant perçoit , mémorise et donc organise petit à petit l’emplacement de chaque élément sur une table … le dessous de plat au milieu … mais aussi les chaises autour de la table … la place habituelle et bien différenciée de chacun des membres de la famille (à côté du grand frère, ou entre papa et maman ou en face de….)
– se servir de certains plats (motricité fine, contrôle de la coordination manuelle, contrôle de l’impulsivité), dès que cela est possible servir lui-même (valorisation) à toute la famille certains plats (purée, toasts …)
– se servir tout seul d’un verre d’eau
– prendre, puis poser un objet (maîtrise des coordinations en jeu et régulation du tonus musculaire)…
Mais aussi aller chercher à la demande de papa ou maman un objet précis, mettre un sucre dans une tasse (perception et différenciation des divers contenants/contenus et emballages…), rangement (produits alimentaires, vaisselle…), cibler un produit … en effet toutes les activités de tri sont importantes …
Et dès que possible demande seulement verbale sans indication par le geste, sans montrer avec la main et l’index l’endroit où se trouve le produit.
– Ranger certains éléments de vaisselle dans le lave vaisselle, vider le linge de la machine via la bassine, participer à étendre le linge sur un étendoir à sa portée …
Annexe 4 – Une autre pièce « la salle de bain » :
– jouer dans l’eau,
-expérimenter les objets-jouets qui « coulent »,ceux qui « flottent »,
-jeux de transvasement d’un contenant à l’autre, –
-prise de conscience du corps global et différencié (le pied, la jambe ….) …
-différencier les produits (savon pour le corps, shampooing pour cheveux, dentifrice …
-dévisser/revisser…)
Annexe 5 – A l’extérieur
– Les promenades en famille : marcher en équilibre sur les bordures, jouer à marcher en arrière, tricycle/vélo/machine à pédales … petits tours de poney, traverser/contourner de petits obstacles naturels (flaques d’eau, buissons, sous bois, barrières végétales …),
– Visite de ferme, de zoo,
– Marcher sur des sols peu stables (gravier, sable, neige, …),
– Une activité essentielle si l’enfant ne peut bénéficier en prise en charge : le trampoline (équilibre postural/maîtrise des coordinations globales) avec l’expérimentation des chutes (nos enfants ne savent pas amortir leurs chutes),
– Bien sûr les pataugeoires de piscine en été, piscine de balles, les jeux des jardins publics avec toboggan et les manèges …
– En voiture, faire indiquer du doigt le chemin à prendre, ou faire le clignotant avec son bras pour tourner, indiquer feu rouge=stop/vert=je passe ou je démarre,
– Mais aussi… à la boulangerie, au supermarché, à la pharmacie … au bac à sable, à la plage, chez le dentiste, au marché, en jouant à monter et descendre d’un escalier et d’un escalator.
Odile Piquerez – Mars 2013 -Mise à jour avril 2019