Birdsong communication and learning.
A song bird model for AS research?
de David Clayton
(Queen Mary, University of London, UK)
(Le chant de l’oiseau, un modèle pour la recherche sur le langage dans le Syndrome d’Angelman ?)
D’après les propos de David Clayton à la conférence internationale de Liverpool 2015 sur la recherche et le SA.
Très peu d’espèces animales pratiquent l’apprentissage du langage pour que leur progéniture sache s’exprimer. C’est cependant le cas dans certaines espèces d’oiseaux comme le perroquet, l’oiseau-mouche et plus particulièrement le pinson. David Clayton travaille sur ce dernier modèle d’oiseau, des correspondances ayant été établies entre les circuits impliqués dans l’apprentissage verbal chez le pinson et chez l’être humain. Un certain nombre de gènes que possède l’oiseau et qui le rend capable d’apprendre à chanter sont également présents chez l’homme et cette constatation pourrait aider la recherche sur les troubles de la parole dans certaines pathologies dont le syndrome d’Angelman.
Pour en revenir au pinson, l’apprentissage vocal se fait à un moment précis du développement du petit. Chanter est une activité masculine. Le père apprend au petit mâle à vocaliser. De babillage, il en vient à l’imitation des vocalisations que son père lui apprend et qui lui permettront de communiquer à l’aide d’une seule chanson avec le reste de la communauté. Cet apprentissage ne se fait donc que par l’intermédiaire d’un « tuteur ».
Cette étude se situe dans le cadre de la recherche sur la dyspraxie et notamment concerne le gène FOX P2, gène requis pour le développement du langage chez l’homme. Elle pourra fournir des indications pour aider les scientifiques à comprendre comment les êtres humains apprennent à parler.
Ainsi, on peut se demander ce qui se passe exactement dans le SA et essayer de comprendre quel est le processus qui empêche les Angelman de parler :
– un manque de motivation pour vocaliser?
– un défaut d’attention envers le « tuteur »?
– une perte d’habilité pour moduler et affiner l’activité motrice vocale ?
– un manque d’apprentissage face au manque de production ?
Notre réflexion :
Cette recherche, originale au premier abord, nous paraît très intéressante car elle est la première qui prend en considération la parole chez la personne atteinte du SA et donc, n’en nie pas l’existence potentielle. Jusque là, on ne s’est intéressé qu’aux langages de substitution, partant du principe que l’Angelman ne parle pas et ne parlera jamais. Ce que, du reste, la réalité dément puisque certains Angelman sont capables de prononcer des mots et de continuer à en apprendre à l’âge adulte. Même s’ils sont peu nombreux, ils apportent la preuve qu’une recherche sur ce point est souhaitable et nous ne pouvons que nous féliciter de cette recherche du Dr David Clayton, de l’Université Queen Mary de Londres.
op-ac - Liverpool 2015 - oct 2015