La Médiation animale
C’est une méthode qui consiste à mettre régulièrement en contact la personne bénéficiaire avec un ou plusieurs animaux afin qu’une relation d’établisse entre eux. C’est cette relation positive Homme/Animal que le zoothérapeute va utiliser comme support de travail éducatif.
Basée sur le besoin de la personne, et grâce à des exercices adaptés, cette méthode va chercher à améliorer ses potentialités, diminuer ses difficultés, et par là même arriver à un mieux-être.
L’expérience d’Audrey
Audrey est une jeune fille de 28 ans, atteinte du syndrome d’Angelman avec délétion et diagnostiquée à 16 ans.
Elle est très joviale avec un caractère bien trempé.
Audrey ne dit que maman » et « copain » mais elle est très bavarde avec beaucoup de charabia et de sons qu’elle répète souvent.
Elle est très attachante et arrive avec sa bonne humeur et ses rires à charmer beaucoup de monde. Elle peut être aussi agressive mais dans les 2 secondes elle fait des bisous.
Avec sa maman elle est très possessive et en osmose totale, d’autant plus qu’elle a perdu son papa il y a 10 ans. Elle vit dans une Maison d’Accueil Spécialisée (MAS) où elle s’est bien adaptée et rentre chez sa maman tous les weekend.
Audrey marche, comprend pratiquement tout ce qu’on lui dit, n’est pas du tout patiente et aime bien manger…
Depuis maintenant 8 ans, Audrey bénéficie d’une séance hebdomadaire d’équithérapie, activité mise en place par sa maman. Audrey quitte la MAS le vendredi midi et part accompagnée par sa tata nounou (car sa maman travaille) au centre équestre.
Témoignage de Bénédicte Grangenet*, psychomotricienne DE à Cherbourg :
« Audrey est prise en charge en psychomotricité/thérapie avec le cheval à raison d’une séance par semaine. Le but de cette activité est de proposer à Audrey des situations où elle va pouvoir être active et travailler tous les domaines de la psychomotricité.
La première partie de la séance, la préparation du cheval, Audrey avec mon aide et mes sollicitations va brosser les différentes parties du cheval avec le matériel adapté, curer les pieds ceci permettant de travailler la motricité des membres supérieurs (faire des ronds, des lignes, gratter).
Ensuite nous mettons le matériel en place correctement.
Dans le manège, monter sur le cheval est une activité mettant en jeu le corps dans sa globalité. Elle sait faire avancer le cheval, le diriger. Je lui propose des activités et des jeux permettant une stimulation cognitive tout en étant ludiques.
Audrey apprécie cette activité, elle s’amuse beaucoup. »
Témoignage de Sylvie, la maman d’Audrey :
« Audrey, bien sur au début, ne voulait pas monter, mais aimait s’occuper du cheval.
L’équithérapie a surement renforcé l’équilibre d Audrey, la dextérité dans les doigts (mettre les boucles), l’approche de l’animal, le partage et les bisous.
La psychomotricité dans la vidéo çà ne se voit pas forcément mais là l ‘exercice c ‘était que Bénédicte avait un cheval en plastique en 4 morceaux qu’elle avait mis dans le pilier Audrey doit prendre chaque morceau un à un le mettre dans sa poche le ramener à l’autre bout du manège où il y a un tableau magnétique et au fur et à mesure remonter le cheval en entier, çà peut être aussi mettre le couvert : là c’est assiette, le verre, les couverts et idem aller les replacer sur le tableau, etc.
Audrey adore ces séances, ça se voit et se sent. Elle ne monte Toto que depuis 2 ans, il a 5 ans, avant elle monté Cheyenne, 20 ans, plus cool. Quand Bénédicte a présenté Audrey et Toto ça a été une fusion totale pour tous les 2, Bénédicte m’a dit « j’en aurais pleuré ». Le cheval a du sentir qu’Audrey n’avait aucune crainte et ne voulait que partager.
Voilà, mais je pense que Bénédicte y est pour beaucoup, elle a su prendre Audrey se faire obéir même si la miss fait un peu des siennes de temps en temps. Elle a établi un climat de confiance, et fait en sorte qu’Audrey soit confiante. Même si la montée et la descente du cheval sont un peu difficiles, Bénédicte fait en sorte que çà se passe au mieux : Audrey a pris du poids, et Bénédicte a fabriqué une estrade spéciale Audrey !!! Mais bon la descente est encore un peu difficile. Une fois qu’Audrey est installée ça va. Quand elle sent qu’elle s’est un peu décalée sur la selle, elle râle un peu, on la replace et ça repart.
Pour conclure, on peut dire que nous avons trouvé un bon compromis avec l’équithérapie : le partage avec le cheval, l’équilibre, la dextérité, car elle ne fait pas que monter : elle fait des exercices tout en étant sur le cheval, attraper des objets, le mener, passer les obstacles.
L’attention d’Audrey pour les autres animaux s’est également développée, il y a 2 ans avec l’IME elle est allée dans un parc animalier et Audrey a été la seule à s’intéresser et vouloir caresser tous les animaux.
Jusqu’à présent les frais étaient à ma charge, mai depuis septembre la MDPH me rembourse 2 séances sur 5. »
*Bénédicte Grangenet (psychomotricité, graphomotricité, thérapie avec le cheval, stimulation du nourrisson, relaxation) 45, rue Victor Grignard – 50100 Cherbourg/Octeville
|
|
|
http://www.psychomotricite-equitherapie.fr/topic/index.html
op mars 2015