Nous avons eu le plaisir de signer une convention avec le professeur Bernard Dan et son équipe pour un projet de recherche :
« Etude des oscillations cérébrales dans le syndrome d’Angelman par électroencéphalographie de haute densité »
auquel nous participons financièrement et qui doit débuter en septembre 2013.
Nous poursuivons ainsi une collaboration productive initiée via Musiques En Têtes (association ayant pour vocation de financer la recherche sur le syndrome d’Angelman et les syndromes cérébelleux grâce à l’organisation d’évènements musicaux).
Le projet d’étude :
Coordinateur du projet de recherche : Professeur Bernard Dan
Equipe de recherche : Professeur Bernard Dan (Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola (HUDERF) et Laboratoire de Neurophysiologie (LNMB), Université Libre de Bruxelles), Docteur Karine Pelc (HUDERF), Docteur Ana Maria Cebolla (LNMB), Professeur Guy Cheron (LNMB)
Contexte et objectifs :
Le syndrome d’Angelman est une affection neurogénétique caractérisée par une déficience intellectuelle sévère, un comportement exubérant et jovial, l’absence de langage, des troubles moteurs, de l’épilepsie et un électroencéphalogramme typique. En raison de sa rareté (prévalence estimée à environ un individu sur 12 000), il est considéré comme une maladie orpheline, c’est-à-dire que la recherche et le développement d’une prise en charge thérapeutique spécifique ne sont pas rentables pour l’industrie, de sorte que les progrès au bénéfice des personnes atteintes sont beaucoup plus lents et souvent plus limités que pour des pathologies plus fréquentes.
Cependant, les implications des découvertes réalisées par rapport à ce syndrome sont importantes non seulement pour les personnes directement affectées mais elles pourraient également concerner de nombreuses autres affections médicales, puisque le syndrome d’Angelman constitue un modèle caractérisé de trouble du développement neurologique (B. Dan et G. Cheron, La Revue Neurologique 2003).
Les manifestations électroencéphalographiques constituent un des aspects les mieux identifiés du fonctionnement cérébral particulier observé dans le syndrome d’Angelman (S.G. Boyd et coll., European Journal of Pediatrics 1988).
Notre groupe a pu définir les activités électroencéphalographiques oscillantes particulières au syndrome (en plus d’activités vues dans les situations normales ou dans certaines pathologies, notamment l’épilepsie) (B. Dan et S.G. Boyd, Neuropediatrics 2003). L’analyse de ces activités enregistrées chez des patients présentant le syndrome d’Angelman et divers modèles animaux du syndrome nous a permis de proposer une hypothèse intégrative de la neurophysiologie et de la physiopathologie moléculaire du syndrome (B. Dan et coll., Current Pharmacogenomics 2004 ; B. Dan et coll., Annals of the New York Academy of Sciences 2004). Entre-temps, la technologie d’enregistrement électroencéphalographique a progressé pour permettre d’obtenir une étude nettement plus fine des activités cérébrales grâce à l’éléctroencephalographie de haute densité, qui utilise dix fois plus de capteurs que pour les enregistrements réalisés en pratique clinique. Avec cette approche, il est actuellement possible de déterminer de manière fiable la cohérence de l’activité des diverses populations de neurones. On peut aussi identifier au sein du cerveau les générateurs des sources de ces activités oscillantes (A.M. Cebolla et coll., Neuroimage 2011).
Ce travail devrait être réalisé pour le syndrome d’Angelman. Il devrait permettre de documenter et de mieux comprendre la base cérébrale fonctionnelle qui permet d’organiser des fonctions comme les apprentissages, l’attention, la communication, la vision, la coordination des mouvements, certains aspects du comportement, le sommeil, etc. (A.M. Cebolla et coll., Human Brain Mapping 2009). Il devrait ensuite permettre de développer de nouvelles approches thérapeutiques mettant à profit l’interface entre le cerveau et l’ordinateur dans des applications ludiques de biofeedback (G. Cheron et coll., International Reviews of Neurobiology 2009), voire des applications de l’interface neuronale directe dans des domaines de la vie de tous les jours, comme la communication ou la mobilité (G. Cheron et coll., Neural Plasticity 2012).
Approche pratique : enregistrement électroencéphalographique de haute densité et de potentiels évoqués chez 20 personnes présentant le syndrome d’Angelman et 20 témoins sans affection neurologique; analyse des activités dans les bandes de fréquence alpha, bêta, thêta, delta et gamma; localisation des sources des activités oscillantes; préparation de paradigmes pour des études fonctionnelles spécifiques; préparation de paradigmes d’applications d’interface neuronale directe.
op - août 2013