Nicolas a 35 ans et le Syndrome d’Angelman et redécouvre depuis quelques temps le cheval. Il vit au Canada.
Charles de Broin, son papa, nous explique l’évolution de Nicolas en cinq rencontres :
« Nicolas comme nous tous vit des peurs qui sont profondes en lui.
Les chevaux, pour lui, sont des êtres majestueux et en même temps des bêtes impressionnantes. Petit, et en selle sur un cheval qu’il adorait, Nicolas a eu une expérience difficile avec le cheval de nos bon amis, un beau cheval quelque peu récalcitrant. Ce cheval avait réagit à un cri de joie que Nicolas avait proférer, ce qui a eu comme effet de faire peur à cet animal qui s’est alors mis au trot. Nicolas en à garder un respect, mais une peur ancrée en lui, de ces bêtes tout en les adorant pour leur beauté.
Nicolas adore les randonnées en voiture dans la campagne et nous « fait la joie » quand il observe des chevaux dans les champs. Nous nous arrêtons souvent pour les voir de plus près et à chaque fois Nicolas nous démontre une grande peur d’eux quand ils s’approchent d’un peu trop près de lui.
Cet hiver, lors d’une visite à un symposium de thérapeutes qui offrent divers services à la clientèle de personnes en difficultés, j’ai rencontré une thérapeute qui se spécialise dans la thérapie équestre. Suite à un échange d’information avec elle, je lui ai demandé de rencontrer de Nicolas pour voir si une solution à ses peurs des chevaux pouvait être envisageable. Elle nous a invités à la visiter chez elle à la campagne.
Nicolas était enchanté mais à la première visite a refusé de sortir du véhicule. Il était très captivé par cette dame qui tournait autour de la voiture et se déplaçait d’un côté à l’autre sur la banquette pour éviter d’être trop proche du cheval quand il croisait sa fenêtre.
Mychelle a vu le potentiel et aussi le défi. Elle voyait l’amour des chevaux que Nicolas démontrait mais aussi voyait plus loin. Elle nous a expliqué que de vaincre cette peur pourrait lui donner une réelle estime de soi et l’aiderait à vaincre d’autre peurs qui pouvaient le déranger.
Les visites suivantes ont vu une nette progression de l’assurance de Nicolas.
L’angoisse se corrige avec des médicaments, mais l’estime de soi qui est le fruit de réel effort de vaincre nos peurs, est plus profond et plus valable puisqu’elle ouvre plusieurs portes y compris la socialisation, l’imagination et le contrôle du comportement.
Pour nous cette expérience est extraordinaire et procure une thérapie en même temps que beaucoup de plaisir à Nicolas. »
Première rencontre le cheval tourne autour de la voiture :
Deuxième rencontre : Nicolas va voir le cheval dans son box
Troisième rencontre : Pour l’approche… la thérapeute utilise avec Nicolas le jeu.
Dans son sac précieux se retrouve, harmonica, corde tressée, flute à bec, baguette magique, etc…
Elle lui demande de jouer un instrument pour faire avancer le cheval, et quand il arrête, elle fait arrêter le cheval. La corde sert de distraction… et soudain c’est Nicolas qui tient le cheval avec sa corde.
Quatrième rencontre : Nicolas est déjà beaucoup plus à l’aise
Cinquième rencontre : On nourrit le cheval avec tantôt des carottes, tantôt de l’herbe fraiche ou des pissenlits. D’abord main sur la main, puis il prend assurance et lui donne directement.
A suivre …..
« Nicolas a commencé cette thérapie voici trois mois. Même sa thérapeute trouve extraordinaire sa rapidité à prendre confiance en soi. Nicolas est apaisé après ses séances et ses tremblements disparaissent.
C’est un outil intéressant pour faire la transition et supprimer ses angoisses, lors du retour dans son centre après avoir passé « la fin de semaine avec nous ». Son éducatrice trouve que c’est génial pour lui, et pour nous qui aimons les animaux c’est un réel plaisir »
Odile Piquerez - mai 2013